Pièces de rechange : le numérique bouleverse les habitudes

Fin 2016, Raphaël Lucchesi, alors président du Sedima (1), s’inquiétait du recours croissant des agriculteurs aux plateformes de vente en ligne pour acheter pièces et consommables. « La pièce est un élément de rémunération important pour la concession, avertissait-il alors. Le soutien de l’agriculteur est indispensable, sinon le service de proximité disparaîtra et il faudra faire 40 km pour trouver une concession. Ce n’est pas internet qui va venir vous dépanner à 23 h pendant la moisson ! »

Les concessionnaires se sont adaptés

Huit ans plus tard, force est de constater que les concessionnaires ont apprivoisé internet et développé leurs propres sites de vente en ligne. Mieux, ils peuvent exploiter les données de la télématique pour optimiser le service et la disponibilité des pièces pour leurs clients.

Pour autant, la concurrence est de plus en plus rude. Dans l’automobile, depuis le 1^er janvier 2017, la loi impose aux réparateurs d’informer leurs clients sur les pièces de réemploi. Les spécialistes de la pièce agricole d’occasion comme TMC Bejenne se tiennent prêts pour l’arrivée d’une obligation similaire dans l’agricole, avec une offre modernisée et disponible sur internet.

De nouveaux acteurs émergent

La généralisation des outils numériques dans l’agriculture n’a pas tué le marché de la pièce, mais elle l’a durablement transformé. Les réseaux sociaux ont ainsi fait émerger de nouveaux acteurs : les agriculteurs inventeurs. Ces derniers ne se contentent plus de fabriquer les pièces et matériels pour leurs exploitations, mais en produisent aussi pour leurs confrères, offrant une alternative aux constructeurs historiques. Qu’ils soient un as de la mécanique et de la soudure comme Paul Champouillon ou un passionné d’impression 3D à l’image de Mathieu Colas, ils viennent bouleverser l’ordre établi.